"Alors dans les grandes lignes, en 2022 j’ai écrit mon deuxième album qui s’appelle Avec toi, que j’ai enregistré chez Stéphane Gillet de février 2023 à septembre 2023. L’album est en cours de mixage et sortira certainement fin 2024 voire 2025. C’était un processus hyper
intense pour moi car j’avais l’habitude jusqu’ici de faire mes petits enregistrements dans mon coin avec mon matos tout naze et là je me retrouve en studio, à prendre le temps, à réarranger, à essayer effacer recommencer bref creuser à fond le sujet quoi. Lors de cet enregistrement, il était convenu que nous allions prendre deux mois de pause au printemps. C’est à cette période que j’ai écrit Les Animaux. Les deux albums sont totalement connectés même si rien ne semble les lier à l’écoute. Avec Toi est convivial, rempli de banger, ça sonne radio, ça fait danser, c’est tellement beau et Les Animaux est solitaire, plus lofi que jamais, les chansons sont bancales, pas évidentes et plutôt sombres. Pourtant les deux parlent quasiment de la même chose mais c’est abordé différemment. + l’enregistrement avec Stéphane qui m’a 100% influencé dans ma façon d’enregistrer Les Animaux. Je ne me suis privé de rien, d’aucun parti pris et j’ai laissé mes émotions prendre les pleins pouvoirs sur les chansons sans me soucier du rendu esthétique final. J’étais aussi un peu frustré de la vitesse à laquelle Avec Toi prenait vie, j’avais besoin que le temps passe vite alors je me suis enfermé deux semaines dans ma chambre pour composer et enregistrer Les Animaux en mangeant peu et en limitant le plus possible mes sorties. Je Suis Scorpion est la seule chanson qui n’a pas été enregistrée lors de cette période. Je
l’avais enregistrée quelques mois plus tôt pour un projet d’EP collaboratif qui réunissait des musiciens et musiciennes de la scène rock indé française qui ont pour signe astrologique scorpion lol. Avant de décider d’écrire cet album, je m’étais retrouvé à réécouter l’Oiseau Blessé avec gavé de recul et je rigolais de moi même parce que j’avais toujours défendu le fait que cette chanson n’était pas une métaphore sur l’amour puisque je racontais juste l’histoire d’une vraie pie nommée Freud sauf que bon mon choix de paroles n’étaient quand même pas anodin, oupsi. Je me retrouve à me faire des blagues tout seul sur mon lit en
mode “ et si j’écrivais la suite de l’Oiseau Blessé mais que cette fois c’était une vraie métaphore sur l’amour ? et si après ça je me lançais dans une saga interminable à la X-Men avec des titres style l’Oiseau Blessé Les Origines ? puis si après ça je finissais par vendre
les droits pour la réalisation d’un spin off ? “. Bref quelques heures plus tard, j’écrivais Le Retour De l’Oiseau Blessé et il y avait Je Suis Scorpion posé et isolé sur mon bureau d’ordinateur. De là j’ai pensé : “ let’s go écrire un album qui va s’appeler Les Animaux “. C’est la première fois en solo que j’écris des chansons en fonction d’un titre/ d’un thème
donné. Je l’avais déjà expérimenté avec un de mes premiers groupes Random Pantalon et en fait ça me plait grave ! En plus, malgré la ligne directive, je trouve que chaque morceau possède son émotion et sa personnalité du coup ça part quand même un peu dans tous les
sens et je me sens confortable et en sécurité dans le chaos. Ma chanson préférée je pense que c’est Héra Et Le Taon, déjà parce que c’est la seule à caractère militant du disque mais également parce qu’elle me fait pleurer à chaque fois que je l’écoute. C’est comme si les sentiments et le vécu que j’avais mis dedans n’allaient jamais s’estomper et que
malheureusement le message était pour toujours et universel. Du coup ce message pour toujours et universel ça me rend très triste et à la fois je souris parce que je me dis que c’est ce qu’on souhaite à la musique, je crois, qu’elle soit pour toujours et universelle. Je suis extrêmement fier de cet album car j’y ai mis tout ce que je possédais. Je me suis
vidé de tous mes chagrins pour pouvoir commencer un nouveau chapitre de ma vie. Je l’ai fait avec enthousiasme, le cœur rempli d’espoir et la tête pleine de projets"
-Pierre Gisèle